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De nombreux patients spondylarthritiques présentent surtout à l’âge de fonder une famille des symptômes si intenses qu’ils dépendent d’un traitement aux anti-TNF alpha pour réduire les symptômes à un niveau tolérable. Par mesure de précaution, les recommandations en la matière préconisent de ne pas avoir de descendance pendant cette période, car on en sait trop peu sur les effets d’un traitement aux anti-TNF sur le déroulement de la grossesse.

La Dre Mihaela Micu et ses co-auteurs roumains ont étudié en collaboration avec la rhumatologue norvégienne Pre Monika Østensen la question de savoir si un traitement aux anti-TNF alpha du partenaire masculin peut avoir une influence négative sur le déroulement de la grossesse.

Tous les enfants des patients en bonne santé

Dans six centres roumains de traitement des rhumatismes, 27 des 202 patients masculins atteints de spondylarthrite traités par un anti-TNF alpha pendant plus de douze mois ont été concernés dans 33 grossesses. 30 enfants en bonne santé en sont nés. Trois grossesses ont été interrompues pour des raisons personnelles. L’étude a suivi le déroulement de l’accouchement chez les 33 grossesses avec des pères traités avec des anti TNF-alpha, en comparaison avec 12 142 grossesses dans la population générale. Chez les grossesses avec participation de patients, il n’y a pas eu de nombre accru de complications de la grossesse ou d’enfants malformés. Tous les enfants des patients sont nés en bonne santé avec un poids de naissance compris entre 2800 et 4400 grammes. Les enfants nés prématurément (à la 36^e semaine de grossesse) avaient un poids de naissance compris entre 3300 et 3800 grammes.

Spermatozoïdes dans la norme

Un patient est passé de l’adalimumab à l’étanercept deux mois avant la conception, un autre de l’infliximab à l’étanercept. Tous les autres ont poursuivi leur traitement anti-TNF de manière continue. Chez cinq patients traités à l’adalimumab, les spermatozoïdes ont été examinés avant le début de la thérapie et douze mois après. Aucun écart par rapport à la norme n’a été constaté chez aucun des patients. Un tel résultat a également été constaté dans d’autres études concernant le traitement par l’infliximab, l’étanercept ou l’adalimumab.

L’étude menée en Roumanie a pour résultat rassurant qu’aucun effet négatif sur le déroulement de la grossesse et les nouveau-nés n’a été observé sous traitement anti-TNF alpha à long terme du partenaire masculin.

Rapport adapté aux patients sur la publication «Pregnancy Outcomes in Couples with Males Exposed to Longterm Anti-tumor Necrosis Factor-α Inhibitor Therapies» de Mihaela C. Micu, Monika Østensen et al., paru dans Journal of Rheumatology Volume 46 (2019) pp. 1084–1088.

Source: Morbus-Bechterew-Journal N^o160 (mars 2020)