Les femmes souffrent au moins autant des symptômes que les hommes

Aujourd’hui encore, la spondylarthrite est bien souvent associée à l’image d’un homme à la colonne vertébrale raide et voutée. C’est vrai, les hommes spondylarthritiques sont plus sujets à l’ossification que les femmes. Pourtant, ces dernières souffrent autant, sinon plus, de leur maladie.

Lars Gubler • 30 juillet 2019

La spondylarthrite (SA) deviendrait-elle de plus en plus une maladie de femme? Pascale Exer observe depuis plusieurs années les différences de la spondylarthrite axiale (de la colonne vertébrale) entre hommes et femmes. Elle relève que, en 1940 déjà, le rapport proportionnel entre hommes et femmes était estimé à 10 sur un environ. Aujourd’hui, on suppose que les hommes sont environ trois fois plus exposés que les femmes. Le rapport hommes-femmes spondylarthritiques est encore plus équilibré si l’on se penche sur les membres de la Société suisse de la spondylarthrite ankylosante. En décembre 2014, parmi les membres actifs, les femmes étaient 46% et les hommes 54%.

Encore plus de femmes spondylarthritiques non-radiologiques

Comment expliquer cette différence par rapport au passé? Le Dr Adrian Ciurea écrit dans un article de synthèse récemment publié que ceci pourrait être lié à certaines particularités de la maladie. C’est aussi l’avis de Pascale Exer. Alors qu’avant, il fallait la preuve tangible de la radiographie pour diagnostiquer la SA, on peut maintenant identifier l’inflammation par l’IRM. Les scientifiques distinguent la SA visible à la radiographie (73% d’hommes et 27% de femmes) et celle non visible à la radiographie (51% de femmes, 49% d’hommes). Ciurea ajoute qu’on ne radiographiait pas les lombaires des femmes en âge de procréer et qu’avant, les hommes souffrant de maux de dos étaient plus souvent l’objet d’études, en raison notamment des travaux physiques éprouvants. Il n’est pas vraiment étonnant non plus que le retard de diagnostic soit plus grand chez les femmes, soit en moyenne 6,1 ans, contre 5,4 ans chez les hommes. Cela pourrait aussi provenir du fait que les spondylarthritiques masculins sont plus souvent porteurs du gène HLA-B27 (84,6%) que les femmes (73,8%). Les femmes ressentent aussi les premiers symptômes plus tardivement (28,5 ans) que les hommes (26,3 ans). Et, alors que chez ces derniers, la spondylarthrite se manifeste le plus souvent d’abord dans les articulations sacro-iliaques, c’est plutôt dans la nuque qu’elle apparait chez les femmes.

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